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Les vestiges des enceintes et fortifications construites autour de Paris

Tout au long de son histoire, depuis l’époque gallo-romaine jusqu’au début du 20e siècle, Paris a été entouré par des enceintes et fortifications. Des murs qui se sont agrandis au fur et à mesure que la ville – et sa population – se développaient, dont de nombreuses traces sont encore visibles. Découvrez l’histoire de ces enceintes et les vestiges à découvrir lors de vos balades.

L’enceinte gallo-romaine

Pendant l’occupation romaine, Lutèce était habité à la fois sur l’île de la Cité et sur la rive gauche (la rive droite était inhabitable du fait de ses vastes marais). Vers 285, pour fuir les invasions barbares, les habitants de la rive gauche rejoignirent l’île de la Cité, qui offrait, grâce à la Seine, une protection naturelle. Ils doublèrent cette protection par un rempart de pierres, dont une trace est visible sur le sol pavé de la rue des Colombes. 

L’enceinte Philippe-Auguste

Avant de partir en croisade, Philippe-Auguste décida de protéger Paris et ses 190.000 habitants – déjà ! – des invasions extérieures. L’enceinte fut commencée en 1190 sur la rive droite, prolongée sur la rive gauche vers 1200, et achevée en 1213. Utilisée pendant plus d’un siècle et demi, elle ne fut pas démolie (sauf ses portes), mais simplement abandonnée. C’est pourquoi il reste autant de vestiges de cette fortification, visibles sur les deux rives de Paris. 

De toutes les enceintes qui ont entouré Paris dans son histoire, celle que fit bâtir le roi Philippe-Auguste (1165-1223) est ...

La plus impressionnante – et la plus longue – est celle que vous trouverez rue des Jardins-Saint-Paul, dans le Marais. Des fondations sont également visibles au musée du Louvre, qui était à l’origine une forteresse de cette enceinte.

Rive droite, un imposant vestige se trouve rue Clovis, à quelques pas du Panthéon.

L’enceinte Charles V & Louis XIII

Pendant la Guerre de Cent-Ans, craignant l’invasion des Anglais, le Prévôt des Marchands Étienne Marcel fit réparer l’enceinte Philippe-Auguste, puis décida de construire sur la rive droite un nouveau mur, prolongé par Charles V et terminé en 1383. La Bastille était à l’origine l’une des portes de ce rempart. 

Louis XIII prolongea cette enceinte vers l’ouest, incluant dans Paris les Tuileries et le faubourg Saint-Honoré. Louis XIV, considérant ce rempart inutile, décida de le raser et de le remplacer par une vaste promenade. Ce sont aujourd’hui nos Grands Boulevards !

S’il ne reste aucune trace visible de cette enceinte, le tracé des Grands Boulevards nous en offre néanmoins un plan précis, à découvrir lors d’une balade sur les Grands Boulevards

Mur des fermiers Généraux

Contrairement aux autres fortifications, les mur des fermiers généraux n’a pas été construit pour protéger la ville des invasions extérieures, mais pour la protéger des… fraudes fiscales. Érigé à partir de 1784, il permettait de récolter des taxes à l’entrée de différentes marchandises (vin,  viande, combustibles…) dans Paris via plus de 50 barrières douanières, portes monumentales construites par Claude-Nicolas Ledoux.

Rotonde Stalingrad

Seules quatre de ces barrières ont subsisté à la démolition du mur en 1860 : La rotonde du parc Monceau (à l’entrée du parc), la Rotonde de Stalingrad (place Stalingrad), la barrière du Trône (colonnes près de la place de la Nation, avenue du Trône), et la barrière d’Enfer (près de la place Denfert-Rochereau, n° 3 et 4 avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy. L’une de ces barrières est à l’entrée des Catacombes).

Enceinte de Thiers

L’enceinte de Thiers est la dernière fortification construite autour de Paris. Achevée en 1844, elle englobait alors des communes (Montmartre, La Villette, Bercy, Auteuil…) qui ne seront annexées à Paris qu’en 1860. Ce mur fixera d’ailleurs les limites de la ville lors de  l’agrandissement de Paris à cette même date.

Détruite à partir de 1919, elle a été remplacée par une ceinture de logements sociaux construits dans l’entre-deux-guerres, d’équipements sportifs et de parcs. Les boulevards des Maréchaux occupent quant à eux l’ancienne « rue Militaire » qui longeait ce mur, tandis qu’au-delà, une zone non constructible fut peu à peu occupée par des bidonvilles. Des quartiers peuplés d’ouvriers et de classes laborieuses appelés les… « zonards » !

Quelques vestiges subsistent (poterne des Peupliers, bastion 1 au milieu de l’échangeur de la porte de Bercy…), mais ils ne présentent malheureusement aucun intérêt.

 

Il n’y a plus de mur aujourd’hui autour de Paris. À moins que la ceinture du périphérique en soit une émanation contemporaine…

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