La Commune de Paris, qui a eu lieu du 18 mars au 27 mai 1871, est un épisode historique majeur de la fin du 19e siècle. Si vous souhaitez vous replonger dans cette longue histoire, quelques lieux à Paris ont gardé le souvenir de cette période, notamment de la « semaine sanglante », dernière semaine de l’insurrection où les combats entre les troupes du gouvernement installé à Versailles et les Communards ont fait plus de 20.000 morts.
Rue Haxo : la villa des otages
Aux derniers jours de la semaine sanglante, les troupes versaillaises avaient enfoncé la plupart des barricades et sévèrement réprimé les rebelles parisiens. Les communards ne tenaient plus que quelques quartiers de l’est de la capitale.
Le 26 mai, 52 otages extraits de la prison de la Roquette, dont 34 gendarmes et 11 prêtres et pères Jésuites, furent conduits au 85 de la rue Haxo (20e arrondissement), dans un ancien café-concert qui servait à la Commune comme dernier poste de commandement. En réponse aux massacres des Versaillais, ils furent tous tués. La plaque « villa des otages » du 85 rue Haxo rappelle cet évènement. Au cimetière de Belleville, tout proche, vous pouvez voir une stèle posée à l’endroit où ces otages furent enterrés.
À quelques pas de la rue Haxo, arrêtez-vous au 51 rue du Borrégo. Vous apercevrez à travers la grille une porte de prison. Après avoir racheté les terrains en 1872, les Jésuites achetèrent l’ancienne porte de la prison de la Roquette, détruite, et la posèrent ici en souvenir du massacre. Au 81 rue Haxo, l’église Notre-Dame-des-Otages rappelle également cet épisode de la Commune de Paris.
Cimetière du Père-Lachaise : le mur des Fédérés
Dans le cimetière du Père-Lachaise, le mur des Fédérés est sans doute l’un des plus importants lieu de mémoire de la Commune de Paris, symbole de lutte pour les libertés.
Après les évènements de la rue Haxo, les Communards durent se retrancher dans le cimetière du Père-Lachaise, dernier bastion de l’insurrection. Le 27 mai, le cimetière fut un gigantesque terrain de combat, où les fédérés (nom donné aux soldats de la Commune), faute de minutions, se battaient à l’arme blanche au milieu des sépultures. La victoire acquise, les Versaillais fusillèrent 147 combattants, jetés dans une fosse commune avec les autres morts au combat. Le mur des Fédérés, qui n’a pris ce nom qu’une quinzaine d’années après les évènements, est à l’emplacement de cette exécution. La plaque commémorative fut posée en 1908.
En face du mur, vous pouvez voir la tombe de Jean-Baptiste Clément, élu du 18e arrondissement pendant la Commune de Paris et auteur de la célèbre chanson le Temps des Cerises.
Voir aussi les histoires et anecdotes des tombes du Père-Lachaise.
Église Saint-Paul-Saint-Louis
Dans le Marais, à l’intérieur de l’église Saint-Paul-Saint-Louis, vous pouvez voir une curieuse inscription sur le deuxième pilier à droite en entrant dans l’édifice : « République française ou la mort ».
On sait peu de choses sur ce message révolutionnaire, si ce n’est qu’il est l’oeuvre d’un Communard qui, ayant entendu que les Versaillais entraient dans Paris, aurait partagé ses convictions républicaines à l’intérieur de l’église.
En savoir plus sur ce message révolutionnaire de l’église Saint-Paul-Saint-Louis.
Basilique du Sacré-Coeur
Le 18 mars 1871, l’armée fut envoyée par le gouvernement d’Adolphe Thiers pour récupérer des canons entreposés au sommet de la butte Montmartre. Les parisiens, se sentant humiliés par les préliminaires de paix signés avec les allemands quelques semaines plus tôt, refusèrent d’être privés de leurs canons, payés par le peuple à la suite d’une souscription populaire pendant la guerre et le siège de la ville. Une émeute éclata, considérée comme le point de départ de la Commune de Paris.
À l’emplacement de ce soulèvement fut construite la basilique du Sacré-Cœur, décision votée en 1873 par une Assemblée Nationale à majorité conservatrice et royaliste pour instaurer un nouvel « ordre moral » après la Commune de Paris.
- Voir aussi : la construction du Sacré-Coeur en images