Grand bâtisseur, Henri IV eut de nombreux projets pour Paris, dont les plus beaux exemples sont les deux premières places royales de la capitale, la place des Vosges et le place Dauphine. Une troisième place royale, la place de France, ne fut quant à elle jamais achevée. Sa mémoire est néanmoins conservée dans le tracé des rues autour de la rue Debelleyme, dans le 3e arrondissement.
Après le succès de la place des Vosges et de la place Dauphine, Henri IV entreprit en 1608 la construction d’une nouvelle place à la gloire des provinces françaises. Des jardins maraichers situés en bordure de l’enceinte Charles V furent achetés pour l’édifier. La fonction de cette place était double : créer un nouveau quartier dans une zone traditionnellement agricole au nord de la place des Vosges, et créer par la même occasion une nouvelle porte d’entrée monumentale sur Paris.
La place devait former un éventail où chaque pavillon étaient séparés par une rue portant le nom d’une province française. À l’arrière, une seconde voie concentrique devait recouper ces rues pour renforcer l’aspect circulaire de l’ensemble.
En 1610, l’assassinat d’Henri IV interrompit les travaux. La place et la porte d’entrée furent abandonnés, mais les premières rues qui avaient été percées continuèrent à attirer les investisseurs, intéressés par l’idée de créer un nouveau quartier dans cette zone jusque là inhabitée. De nouveaux lotissements apparurent ainsi tout au long du 17e siècle.
La place de France n’a quant à elle pas totalement disparu, puisque son dessin se devine encore dans le tracé en demi-cercle de la rue Debelleyme (percée en partie à cette date), et des rues transversales de Bretagne, de Normandie, ou encore de Poitou.