En 1924, Paris organisa la 8e Olympiade de l’ère moderne. Une compétition étalée sur 84 jours (du 4 mai au 27 juillet 1924) qui donnèrent aux Jeux olympiques une nouvelle ampleur.
Ces jeux furent les derniers de Pierre de Courbertin comme président du Comité International Olympique, qui avait largement contribué à ce que la capitale française, malgré quelques réticences, soit choisie. En effet, les derniers Jeux organisés par Paris, en 1900, n’avaient pas été une grande réussite, noyés par le succès populaire de l’Exposition Universelle organisée la même année. Il souhaitait ainsi, avant de se retirer, replacer Paris parmi les grandes villes mondiales du sport.
Pour la première fois, des épreuves furent commentées en direct à la radio, et 1.000 journalistes accrédités relayèrent dans le monde entier les exploits des sportifs. Autre nouveauté, les Jeux de Paris furent les premiers à organiser une cérémonie de clôture. Le succès fut au rendez-vous, faisant entrer les Jeux dans une nouvelle ère, à la fois populaire, commerciale et médiatique.
La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 1924 eut lieu au Stade Olympique de Colombes (actuel stade Yves-du-Manoir) le 5 juillet 1924 (certaines compétitions, notamment le football, le rugby et le polo avaient déjà commencé). 44 nations étaient représentées. L’Allemagne, ennemie de la Première Guerre Mondiale, ne fut pas invitée. Sur les 3 089 athlètes en compétition, seulement 135 étaient des femmes.
À cette époque déjà se posait la question des équipements, et des coûts liés à la construction de nouveaux sites olympiques. La plupart des compétitions se déroulèrent dans le stade de Colombes, et en banlieue parisienne dans des infrastructures déjà existantes.
À Paris, le stade Bergeyre, à l’emplacement de l’actuelle butte Bergeyre, accueillit des matchs de football; la piscine des Tourelles (actuelle piscine Georges-Vallerey, 20e arrondissement), la natation; et le Vélodrome d’Hiver l’escrime, la boxe, la lutte, le poids et les altères.
Le tennis fit sa dernière apparition à Paris avant d’être réintégré lors des Jeux de Séoul en 1988.
L’équipe de France présentait l’une des meilleures équipes du monde, avec chez les hommes les célèbres « Quatre mousquetaires » et, chez les femmes, Suzanne Lenglen, qui dominait son sport sans partage depuis 1919. Malheureusement, Suzanne Lenglen dut abandonner, et le français Henri Cochet s’inclina en finale contre l’américain Vincent Richards. Les américains raflèrent la totalité des médailles d’or.
Parmi les exploits sportifs les plus célèbres de ces Jeux de 1924 figurent ceux de Johnny Weissmuller, futur interprète de Tarzan. Né en 1904 dans l’actuelle Roumanie, il émigra avec sa famille aux États-Unis à l’âge de sept mois. En 1922, il fut le premier nageur à passer en dessous d’une minute au 100 mètres nage libre avec un temps de 58,6 secondes.
Sélectionné par les États-Unis pour participer aux Jeux mais n’ayant pas la nationalité américaine, il falsifia ses papiers en se faisant passer pour son frère, né sur le sol américain. Il remporta 3 médailles d’or (100m, 400m et 4x200m) et une médaille de bronze avec l’équipe de water-polo.
Avant de rejoindre Hollywood pour incarner Tarzan, Johnny Weissmuller n’a jamais perdu une course en compétition.
Le rugby à XV fut pour la dernière fois inscrit au programme des Jeux olympiques. Victime d’un désintérêt général, notamment de la part des nations britanniques, seuls participèrent les États-Unis, la France et la Roumanie.
Lors de la finale qui opposa la France aux États-Unis, les spectateurs du stade de Colombes ne supportèrent pas la défaite de la France 17 à 3. Criant à la triche et à la corruption, l’hymne américain fut sifflé, les vainqueurs sortirent du stade sous la protection de 250 policiers, et le cameraman qui tentait de capter ces images reçut des cailloux de la part du public. Le rugby à XV a depuis disparu des Olympiades.
Les finlandais dominèrent quant à eux l’athlétisme avec 10 médailles d’or. L’exploit le plus mémorable fut celui de l’athlète Paavo Nurmi qui remporta le 1.500 et le 5.000 mètres à deux heures d’intervalle, et en battant à chaque fois le record olympique !
En athlétisme toujours, le britannique Eric Liddell, grand favori du 100 mètres, mais aussi Protestant, et fervent croyant, refusa de participer à la finale organisée un dimanche, jour du Seigneur… C’est son compatriote Harold Abrahams qui s’imposa au 100 mètres. Il remporta néanmoins le 400 mètres, qui n’était pas sa spécialité, mais dont la finale eut lieu… un jeudi !
Cette histoire a inspiré le film « Les chariots de feu », qui a remporté quatre Oscars en 1982.
La France finit 3ème avec 13 médailles d’or et un total de 38 médailles, derrière les États-Unis et la Finlande.
Des jeux remplis d’exploits, d’anecdotes sportives, de désillusions et de surprises, comme seul sait en offrir le sport. En espérant qu’il en soit de même pour ceux de 2024 !