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Boulevard du Crime

Mais qu’est ce que le boulevard du Crime ? Appellation qu’a connue une rue de Paris au 19e siècle. Une impasse sombre, repère de criminels et de canailles ? Un boulevard tristement célèbre pour ses vols ? En fait, rien de tout cela…

Certes, c’est bien au n° 50 de ce boulevard que le roi Louis-Philippe fut la cible d’un attentat le 28 juillet 1835, attaque qui causa la mort de dizaines de personnes, mais épargna le roi et ses fils. Et pourtant, aucun rapport avec cet évènement. 

Plus joyeusement, le boulevard du Crime est en fait le nom qui fut donné à partir des années 1830 au boulevard du Temple, artère située entre les 3e et 11e arrondissements de Paris. Ce boulevard était à cette époque bordé de dizaines de théâtres où se produisaient saltimbanques, pantomimes, marionnettes, acrobates… Bref, quantité de bateleurs que venaient voir tous les soirs entre 10 000 et 20 000 personnes !

Et c’est des représentations données tout au long de ces folles soirées théâtrales que tire son nom le boulevard du Crime

Vue générale des théâtres du boulevard du Temple, avant le percement du boulevard du Prince-Eugène, en 1863, Martial Potémont, Musée Carnavalet.

Pour illustrer cette appellation, un journaliste et critique théâtral s’amusa à dénombrer pour « l’Almanach des Spectacles » le nombre de meurtres perpétrés dans les théâtres du boulevard du Crime. Empoisonnements, immolations, noyades, enlèvements… Ce sont plus de 151.000 crimes, joués par les plus grands comédiens de l’époque, qui enthousiasmèrent le Tout-Paris pendant plus de 20 ans.

De « Boulevard du Crime » à « Boulevard du Temple »

Malheureusement, le Baron Haussmann fera détruire en 1862 tous les théâtres situés à l’est du Boulevard lors des grands chantiers de réorganisation de Paris. Tous, sauf un ; le Théâtre Dejazet, encore debout aujourd’hui, et qui était le seul à se trouver sur le côté ouest.

Pour retrouver un peu de cette ambiance, et surtout se rendre compte de l’incomparable atmosphère du boulevard du Crime, voyez le chef d’œuvre de Marcel Carné, « les Enfants du Paradis », qui recrée à la perfection, et réalisme, la poésie de cette rue unique dans l’histoire de Paris…

Aujourd’hui, le boulevard du Temple est une rue somme toute assez banale. Un boulevard néanmoins historique, puisque c’est ici que fut prise la première photographie d’un être humain de l’histoire.

 

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