Si l’on peut voir à Paris le plus vieil arbre répertorié de la capitale, il est aussi possible de contempler sa plus ancienne horloge publique. C’est en levant bien la tête au niveau de la Conciergerie, dans l’Île de la Cité, que vous pourrez observer ce joyau parisien.
Des centaines de personnes, voire des milliers, la croisent tous les jours. Pourtant, une grande majorité ne la voit même pas, faute de ne pas lever suffisamment les yeux au ciel. Savent-ils seulement que cette horloge donne l’heure aux parisiens depuis 1371 !
Entièrement restaurée en 2012, elle n’est évidemment plus celle commandée par le roi Charles V en 1370, lorsqu’il abandonna le Palais de la Cité pour le Louvre. Seule horloge publique pendant plusieurs siècles, elle fut à de multiples reprises récupérée par le pouvoir royal, chaque souverain lui apportant sa touche personnelle.
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Un détail insolite
Parmi ces transformations, les plus importantes furent l’œuvre des rois Henri II, Henri III et Henri IV, sans compter la révolution française, qui a malheureusement largement endommagé le monument.
Le cadran a été reconstruit en 1849, d’après des plans de l’horloge retrouvés telle qu’elle était en 1686, sous Louis XIV. Sous le petit toit qui abrite le cadran sont inscrites des initiales entrelacées (voir photo) : celles « H » et « C » pour Henri II et Catherine de Médicis, et celles « H » et « M » pour Henri IV et Marguerite de Valois (dite la reine Margot).
La petite histoire raconte que le « H » et le « C » entremêlés forment secrètement le D de Diane de Poitiers, favorite d’Henri II. Les moins polémiques attribuent ce D à l’emblème de la maison d’Orléans, un croissant de lune, à laquelle appartenait le roi.
À chacun son interprétation…
Les autres décorations de l’horloge
Le cadran est entouré de deux figures allégoriques représentant la loi (à gauche) et la justice (à droite). Plus haut, une inscription latine signifiant « Celui qui lui a déjà donné deux couronnes lui en donnera une troisième » est surmontée des couronnes de France et de Pologne, royaumes d’Henri III.
Enfin, vous pouvez voir sur les angles de l’horloge les différentes dates de restauration (1852, 1952).