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Les petits métiers oubliés des Halles

Plus grand marché de France, et d’Europe, au coeur de la ville, les Halles de Paris racontent à elles seules un pan de l’histoire de capitale, qui s’est terminée avec le déménagement à Rungis en 1969. Une histoire aussi racontée par la multitude de petits métiers, parfois insolites, souvent oubliés, qui faisaient le quotidien du marché et animaient ses célèbres halles Baltard. Des flaireurs aux arlequins, une plongée originale dans l’ancien ventre de Paris.

Recrutés par la Préfecture, ils assuraient la manutention des denrées en déchargeant et transportant la marchandise. Une corporation qui connaissait parfaitement les Halles et ses différents acteurs, très utile pour les services de police, avec qui les muscles des Halles collaboraient régulièrement.

Ils étaient identifiables par une grosse médailles aux armes de la ville de Paris, ainsi qu’à leur grand « coltin », chapeau renforcé en cuir jaun et aux larges bords, qui les aidaient dans leur tâche. Il fallait en effet être capable de porter en moyenne 200 kilos sur une distance de 60 mètres… Transport qu’ils se « coltinaient » !

Corporation de marchandes au langage typique des Halles. Parmi elles, la Présidente – ou Reine – des Halles, était chargée d’accueillir les chefs d’État ou souverains étrangers lors de visites officielles. Le marché de Paris était autrefois un passage obligé pour les grands de ce monde ! Et les femmes y avaient leur représentante.
Le passage de la Reine-de-Hongrie, situé au 17, rue Montorgueil, rappelle l’une de ses dames, guillotinée à la Révolution Française pour avoir été un peu trop familière avec Marie-Antoinette.

Ils effectuaient le contrôle sanitaire des marchandises grâce à leur… odorat. Tout simplement. Pendant que les « compteurs-mireurs », eux, comptaient et contrôlaient 1 250 oeufs à l’heure, et que les « croque-morts » plongaient les huîtres « défaillantes » dans l’eau salée pour les rendre à la vie avant de les proposer à la vente.

Ils contrôlaient le beurre en prélevant un morceau avec une sonde. Une fois goûté, il était recraché sur un lit de paille. À la fin de la journée, le tout était récupéré, fondu et revendu à des traiteurs pour leurs fritures. Le recyclage avant l’heure !

Autour des halles se bousculait également une foule de petits métiers, essayant de profiter de la fréquentation des lieux. Les marchands d’arlequins préparaient des repas avec les restes récupérés des tables bourgeoises et des restaurants. Celui-ci consistait le plus souvent à des os trempés dans un bouillon. Ils étaient également appelés les « bijoutiers ».

 

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