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La Naumachie du Parc Monceau

Créé au 18e siècle, le Parc Monceau cache de nombreuses curiosités. Parmi elles, celle que l’on appelle la Naumachie est sans doute la plus surprenante… Et l’une des plus jolies. Un parc et une ruine qui n’étaient pas destinés à être un jour réunis, et qui ont tout deux échappé à la destruction. Une drôle d’histoire que celle de cette Naumachie !

Pour comprendre cet insolite monument, il faut d’abord revenir à la création du parc. Au 18e siècle, le Duc de Chartres, plus connu pendant la Révolution sous le nom de Philippe-Égalité, cousin de Louis XVI, décide de construire une vaste demeure aux allures bucoliques en dehors de Paris. Le quartier est à l’époque un faubourg aux limites de la ville, et le duc, connu pour son goût du faste, souhaite une création originale. Propriétaire du Palais-Royal, dont il fait totalement réaménager les jardins, il lance en même temps la Folie de Chartres, magnifique pavillon entouré de nature qu’il veut agrémenter de décors exotiques, très en vogue à cette époque.

Le paysagiste Carmontelle créera sur 20 hectares un véritable pays d’illusions, où se côtoient pagodes, pyramides, minarets, moulins hollandais et… Naumachie.

Paris, musée Carnavalet.

 

La Naumachie et ses colonnes

Dans la Rome antique, la Naumachie était le nom donné au bassin où se déroulaient les spectacles de batailles navales. Mais les colonnes qui entourent à moitié le bassin du Parc Monceau, installées pour donner l’illusion des gradins, n’ont pas du tout été créées à cette occasion. Récupérées d’un monument en ruine du 16e siècle, elles étaient le point d’orgue de la mise en scène.

Cette colonnade provient de la Rotonde de Valois, édifice commandé par Catherine de Médicis à la mort de son mari Henri II, dont l’emplacement était prévu à côté de la basilique de Saint Denis. Censée abriter la dynastie des Valois, la construction s’arrêta en 1589, date de la mort de Catherine de Médicis et de son fils Henri III, dernier des Valois… Les Bourbon succédèrent, et le monument fut quasiment laissé à l’abandon. Détruit en 1719, les colonnes furent récupérées par le Duc de Chartres pour décorer son jardin.

Le Parc Monceau connut d’importantes transformations pendant les travaux Haussmanniens. Sous la direction d’Adolphe Alphand, responsable du service des promenades, l’espace fut réduit de moitié (le reste ayant été vendu à de riches bourgeois pour la construction d’hôtels particuliers) et repensé dans le style anglais cher à Napoléon III. Certains décors, comme les moulins ou le minaret, ont disparu.

La Naumachie, elle, est toujours là, et constitue l’un des derniers témoins du jardin d’illusion d’origine.

 

De nombreuses curiosités sont à découvrir autour du parc Monceau. La Maison Loo, pagode chinoise, ou encore l’endroit où a été construit la statue de la Liberté. Voir aussi la jolie rue Fortuny et ses magnifiques hôtels particuliers. 

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