Au coeur de Saint-Germain-des-Près, la très jolie Cour du Commerce-Saint-André offre tout ce que le vieux Paris a de plus charmant. Une voie piétonne, des pavés irréguliers, de vieilles anciennes de magasins… Une rue qui regorge également de souvenirs peu connus du grand public, et dont l’histoire a été très fortement marquée par la Révolution française.
La Cour du Commerce-Saint-André et la guillotine
Au n°9 de la Cour du Commerce-Saint-André se trouvait l’atelier de l’artisan Tobias Schmidt, fabricant de clavecins et de pianos. C’est ici qu’à été fabriquée et pour la première fois expérimentée la guillotine, en 1792.
- Voir aussi : histoire de la guillotine
Pour éviter des tortures inutiles aux condamnés et rendre chaque citoyen égal en matière d’exécution capitale, l’Assemblée adopta en 1791 la décapitation comme seule peine de mort. Restait à trouver avec quel instrument, dont la conception fut confiée à Joseph-Ignace Guillotin, député de Paris, et le médecin du Roi Antoine Louis.
Après avoir dessiné différents plans, ils feront réaliser un prototype par l’artisan Tobias Schmidt, dont l’atelier se trouvait au n°9 de la Cour du Commerce-Saint-André. C’est ici qu’eut lieu en avril 1792 la première expérimentation de la guillotine, d’abord sur des mottes de paille puis… sur des moutons vivants. Une première expérience (fructueuse) qui permettra d’apporter quelques retouches à l’instrument, et, après un dernier test sur des cadavres à la prison de Bicêtre, la première exécution à la guillotine eut lieu place de Grève le 25 avril 1792.
L’imprimerie de L’Ami du Peuple
Juste à côté, au n°8 de la Cour du Commerce-Saint-André, se trouvait l’une des imprimeries (il y en a eu plusieurs entre 1789 et 1792) du journal politique le plus influent de la Révolution française : l’Ami du Peuple, créé et publié par Jean-Paul Marat.
Les autres éléments remarquables de la Cour du Commerce-Saint-André
D’autres lieux remarquables sont à découvrir. Le premier est le restaurant situé au n°4, à l’intérieur duquel vous pouvez voir le vestige d’une tour de l’enceinte Philippe-Auguste. Côté rue Saint-André-des-Arts, une partie de la Cour est surmontée d’une verrière, construite en 1823 sur le modèle des passages couverts.
Se trouve également dans cette rue le mythique café Procope, fondé en 1684, fréquenté par les Encyclopédistes des Lumières tels que Voltaire, Rousseau, d’Alembert et Montesquieu, et où se réunissaient pendant la Révolution française les grandes figures politiques comme Robespierre, Danton et Marat.
À noter enfin qu’en 1875, une partie de la Cour du Commerce-Saint-André fut détruite lors du prolongement du boulevard Saint-Germain. Des travaux qui ont emporté la maison située au n°20, où habitait Danton. La statue que vous pouvez observer à la sortie de la Cour (place Henri Mondor) occupe l’emplacement exact de cette ancienne maison.
Un lieu rempli d’histoire(s) !