Créé en 1986 pour offrir aux chefs-d’oeuvre du 19e siècle, jusque là dispersés dans différents musées parisiens, un écrin prestigieux, le musée d’Orsay abrite aujourd’hui la plus importante collection de peintures impressionnistes et post-impressionnistes au monde. Un musée dont l’histoire est probablement aussi riche que ses oeuvres, que nous vous proposons de découvrir à travers cinq histoires et anecdotes.
Une ancienne gare
C’est un fait connu, mais qu’il est toujours utile de rappeler ! Orsay est à l’origine une gare, construite à l’occasion de l’exposition Universelle de 1900 pour desservir le sud-ouest de la France. Sa fonction sera petit à petit réduite, devenant une gare limitée au trafic de banlieue à partir de 1939.
Devenue obsolète et désertée par les trains, elle fut transformée pendant la seconde guerre mondiale en centre d’expédition de colis pour les soldats français combattant sur le front. A la libération, la gare fut réquisitionnée comme espace de transit pour les prisonniers de guerre français revenant d’Allemagne.
L’art occidental de 1848 à 1914
Il n’est pas tout à fait exact de dire que le musée d’Orsay est consacré à l’art du 19e siècle. Son champs d’action est en effet bien plus précis, et s’étend en fait de 1848 à 1914. Deux dates hautement symboliques, puisque 1848 représente la chute définitive de la monarchie en France et l’avènement de nouveaux courants artistiques sous la seconde République, tandis que 1914 et la Première Guerre mondiale marquent la fin de la Belle Époque, et le rejet de l’académisme.
Peinture, mais aussi sculpture, arts décoratifs, art graphique, photographie, architecture… Orsay présente l’art occidental de 1848 à 1914 dans toute sa diversité.
La reconnaissance de la photographie
Lorsque le projet de création du musée d’Orsay voit le jour, aucun musée des Beaux-Arts en France n’a encore de section dédiée à la photographie, invention majeure du 19e siècle, ni de collection. Il est donc décidé d’en créer une pour Orsay, couvrant une période quelque peu différente des autres oeuvres d’art, puisque la photographie est officiellement née en 1839.
A l’ouverture du musée d’Orsay en décembre 1986, la collection du musée d’Orsay comptait environ douze mille photographies. Elle en comprend aujourd’hui plus de quarante-cinq mille, et a largement contribué à la reconnaissance d’un art resté longtemps en dehors des musées.
Le legs de Gustave Caillebotte
Connu pour Les Raboteurs de parquet ou encore Rue de Paris, temps de pluie, Gustave Caillebotte fut aussi un grand collectionneur, sans qui les impressionnistes ne seraient peut-être jamais rentrés dans les musées parisiens.
Fils d’un riche industriel, il hérite à 26 ans d’une partie de sa fortune. Ce qui le met à l’abri de tous besoins et lui permet de se consacrer entièrement à l’art. Il se lie aux impressionnistes, dont les oeuvres sont alors très critiquées, et se voit lui-même refuser l’exposition des Raboteurs de parquet lors du Salon de 1875. Il aide et soutient Claude Monet, Edgar Degas ou encore Auguste Renoir pour l’organisation de la première exposition des peintres impressionnistes, et rachète les invendus comme La Balançoire et le Bal du Moulin de la Galette de Renoir lors de la seconde exposition, en 1877.
À sa mort en 1894, il lègue sa collection d’environ 70 oeuvres impressionnistes à l’Etat, signées Degas, Manet, Cézanne, Monet, Renoir, Sisley, Pissarro ou encore Millet.
Monet et la Nuit Blanche
Le 6 octobre 2007, alors que Paris célèbre la 6e Nuit blanche, un groupe en état d’ébriété force une porte de secours et s’introduit à l’intérieur du musée. Fuyant le signal d’alarme, l’un d’entre eux a mis un coup de poing (ou de coude… le mystère reste entier) sur une toile de Monet, Le pont d’Argenteuil, réalisé en 1874, provoquant une déchirure de plus de 10 centimètres. L’œuvre a depuis été soigneusement restaurée.
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