L’étonnante histoire du chien Médor, ou comment un animal peut servir les causes politiques. Et faire naître un nom populaire, donné en masse à leurs chiens par les partisans d’un nouveau régime.
En juillet 1830, la révolte éclate à Paris. À la suite d’ordonnances royales, signées le 25 juillet, qui censurent la presse et limitent le corps électoral, la capitale s’insurge, et la révolte se transforme en révolution. Un mouvement populaire qui ne dura que trois jours, et s’étendra très peu hors de Paris, qui eut néanmoins de grandes conséquences nationales, plaçant sur le trône une monarchie proche des idéaux de 1789 tout en rassurant la bourgeoisie industrielle. Après ces « Trois Glorieuses », Louis-Philippe 1er, cousin de Louis XVI, est nommé roi des Français. C’est la fin définitive de la monarchie absolue.
La Révolution de Juillet 1830
Bien que quasi exclusivement parisienne, et ne s’étendant que sur trois jours, cette révolution entraina des pertes importantes dans le camp des soldats comme dans celui des insurgés. Impossible devant l’amas de corps de proposer des funérailles individuelles, d’autant que l’été 1830 fut étouffant, accélérant la putréfaction des cadavres
Face au Louvre, comme au Champs-de-Mars ou au pont de Grenelle, on creuse hâtivement pendant les combats des fosses communes garnies d’une simple croix. En 1833, Louis-Philippe décide l’érection d’un monument en hommage aux insurgés tombés pendant la Révolution de Juillet. Les charniers créés aux quatre coins de la capitales seront rouverts en 1840 et les corps transférés place de la Bastille.
Apparaîtra alors l’histoire d’un héros singulier, Médor, pour glorifier le récit révolutionnaire. Symbole de fidélité, ce chien serait demeuré couché à l’endroit où avait été enterré son maître, au niveau de la Colonnade du Louvre. Inconsolable, il aurait refusé la nourriture que la population lui apportait, préférant se laisser mourir. À la grande tristesse des parisiens – et au plus grand bénéfice du pouvoir – il ne verra jamais le corps de son maître déplacé dans une tombe digne de sa gloire, la colonne de Juillet.
Voir aussi : La Liberté guidant le Peuple, peinte en 1830, devenue symbole de toutes les révolutions.
Une imagerie qui sera foisonnante, et servira de propagande révolutionnaire.
Un mythe était né, et des milliers d’animaux furent baptisés pour en rappeler le nom !