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L’histoire tumultueuse de la Joconde

Être l’un des tableaux les plus réputés au monde n’est pas sans péril. Sujet de toutes les attentions depuis sa création au début du 16 siècle, la Joconde a connu une vie aussi mystérieuse que mouvementée, faite de voyages, vol, et convoitises. Mais n’est-ce pas aussi cela qui contribue au succès d’une oeuvre d’art ?

Réalisé par Leonard de Vinci, peintre le plus célèbre de son époque, à partir de 1503, le tableau aurait été commandé par un riche marchand Italien, Francesco del Giocondo, qui souhaitait installer un portrait de son épouse, Lisa, dans leur nouvelle demeure. Mais le doute subsiste aujourd’hui encore sur cette origine…

Le tableau était probablement inachevé lorsque Leonard de Vinci quitta Florence pour Milan en 1506, puis, invité par François 1er dix ans plus tard, il emporta l’oeuvre avec lui en France. Comme son identité, l’histoire de la Joconde et de son voyage jusqu’à Paris demeure très obscure. On ne sait pas si Francesco del Giocondo eut un jour le plaisir de voir le portrait, ni comment celui-ci est entré dans la collection royale.

Lorsque la révolution Française créa le musée du Louvre, le tableau, alors accroché au Château de Versailles, ne fut pas retenu pour être présenté au public. Ce n’est qu’en 1798 qu’il fit son entrée dans le musée. En 1801, la Joconde fit un bref séjour aux Tuileries dans les appartements de Joséphine de Beauharnais, avant de réintégrer le musée. Mais l’histoire ne s’arrête pas là !

Le vol de la Joconde

Après un siècle de relative tranquillité, la Joconde est volée le 21 août 1911.

Salon carré du Louvre en 1909. C’est à cet emplacement (au milieu sous le Véronèse) que le tableau fut volé.

Accrochée dans le Salon Carré du Louvre, elle connaissait déjà un certain succès, protégée par un verre inséré dans le cadre.

Ce jour-là, Vincenzo Perrugia, un vitrier italien, se glisse vers 7h du matin dans le Salon Carré après avoir passé la nuit dans un placard à balais. Il décroche la Joconde, démonte le cadre, puis dissimule l’œuvre sous ses vêtements avant de sortir tranquillement du musée. Des manipulations familières, puisque c’est lui qui avait placé l’oeuvre sous verre quelques années plus tôt !

Le scandale éclate, et le directeur du Louvre est contraint à démissionner. La foule se presse pour voir l’emplacement vide, et les accusations abondent. Pour la petite histoire, Guillaume Appolinaire fera un court séjour en prison, impliqué dans une histoire de recel de statuettes volées au musée et vendues à Picasso.

Alors que les français croient l’oeuvre définitivement perdue, celle-ci n’était en fait qu’à quelques kilomètres du Louvre, cachée sous le lit du voleur, dans un appartement de la rue de l’Hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement. Elle y resta 2 ans, jusqu’à ce que Perrugia décide de retourner à Florence et tente de la vendre à un marchand d’art, lequel avertira la police.

Pendant son procès, il affirma avoir agi par patriotisme, pensant que le tableau avait été volé aux italiens lors des guerres napoléoniennes.

Les voyages de la Joconde

Pendant les deux guerres mondiales, la Joconde fut évacuée par crainte de bombardements et de pillages. Entre le 27 septembre 1938 et le 17 juin 1945, elle voyagea même dix fois, cachée dans une caisse identifiée par le seul matricule «MNLP n° 0», pour « Musée National du Louvre Peintures n° 0 ».

Chambord, Louvigny, abbaye de Loc-Dieu, château de Montal… La Joconde déménagea au gré des défaites militaires, invasions et occupations, jusqu’à retrouver sa place au Louvre le 15 juin 1945.

Voir aussi : quand un faux Paris fut créé pendant la Première Guerre Mondiale

Ses derniers voyages furent plus paisibles. Du 14 décembre 1962 au 12 mars 1963 elle fut exposée à Washington et New York, puis en 1974 à Moscou et Tokyo.

Être le tableau le plus célèbre du monde n’est pas de tout repos !

 

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