LA BALADE
Lors de cette promenade, découvrez le quartier de La Nouvelle-Athènes, nom donné à cette partie du 9ème arrondissement de Paris qui a connu son essor au 19e siècle, lorsque l’élite intellectuelle et artistique parisienne (écrivains, comédiens, musiciens, peintres…) s’y installa et y fît construire de somptueux hôtels particuliers.
C’est dans ce quartier qu’émergea au cours de ce siècle le mouvement artistique Romantique, symbolisé aujourd’hui par la maison d’Ary Scheffer, qui abrite le musée de la vie romantique.
Anciennement quartier des Porcherons – zone remplie de cabarets et guinguettes au milieu des vergers – la Nouvelle-Athènes doit avant tout son nom au goût et à la culture antiquisants des architectes qui se sont inspirés de l’art antique pour construire entre 1820 et 1860 les majestueux hôtels et immeubles du quartier.
L’ITINÉRAIRE
- Commencement de la promenade métro Notre Dame de Lorette (L 12). Cette paroisse, construite par l’architecte Hippolyte Lebas, est un chef-d’œuvre de l’architecture néoclassique du 19e siècle Français, remarquable avant tout pour son choeur. Visitez l’église puis, à gauche du bâtiment, prenez la rue Saint-George
- Le nom de «lorette» désignait autrefois des jeunes femmes aux mœurs légères et faciles, nombreuses à l’époque dans ce quartier.
- Prenez ensuite la rue Saint-Lazare sur votre gauche, puis tournez à droite rue Taitbout. Au numéro 80 se trouve une cité privée, le Square d’Orléans. Ne vous fiez pas au concierge et entrez dans la superbe cour intérieure, inscrite au titre des monuments historiques depuis 1977. Ici vécurent un grand nombre d’artistes dont, entre autres, Georges Sand et Frédéric Chopin.
- Continuez tout droit rue Taitbout jusqu’à la rue d’Aumale. Cette rue, très calme, présente une très belle architecture typique de la Nouvelle Athènes. Remarquez surtout l’homogénéité des bâtiments, tous en pierre de taille.
Prenez à droite pour rejoindre la rue Saint-Georges puis avancez jusqu’à la place Saint-Georges, sur votre gauche.
- Aux n° 26 et 28 de la place Saint-Georges se trouvent deux très jolis hôtels particuliers. Le fastueux hôtel de la Païva (n° 28), prostituée devenue Marquise, fait sans aucun doute partie des bâtiments les plus exceptionnels de la Nouvelle-Athènes. Au n°27, la Fondation Dosne-Thiers est établie dans l’ancien hôtel particulier d’Adolphe Thiers, 2e Président de la République Française.
- Au milieu de la place, la statue que vous apercevez est une statue de Paul Gavarni, dessinateur et caricaturiste du 19e siècle. L’Hôtel Dosne-Thiers a quant à lui était entièrement détruit pendant la Commune de Paris.
- Tournez à droite rue Henry Monnier, puis encore sur votre droite la rue Clauzel. Vous trouverez au n° 14 de cette rue l’ancien magasin du Père Tanguy, marchand de couleurs qui verra défiler dans sa boutique Pissaro, Monet, Renoir, Van Gogh…
- Souvent payé en tableau contre de la marchandise, le Père Tanguy fut l’un des premiers marchands de l’impressionnisme à Paris.
- Au bout de la rue Clauzel, vous êtes rue des Martyrs, la rue commerçante du quartier. Ici se ressent véritablement l’atmosphère de village qui règne dans la Nouvelle-Athènes. Montez la rue, prenez la première rue à gauche (rue de Navarin) et rendez-vous au n°9. Cet étonnant bâtiment de style néo-gothique était, avant leur interdiction en 1946, une maison close, spécialisée dans le… sadomasochisme !
- Revenez rue des Martyrs puis continuez à monter. Prenez maintenant sur votre gauche la rue Victor Massé.
- Vous êtes dans le quartier de Paris dédié à la musique (et aux guitares en particulier…). Marchez tout droit sur un peu moins d’un kilomètre depuis la rue Victor Massé jusqu’à la rue de Douai. Profitez de l’agréable atmosphère des lieux, accompagnés dans votre marche par le son des guitares électriques (attention, les magasins sont fermés le lundi).
- Continuez toujours tout droit rue de Douai jusqu’à la rue Blanche. Tournez à droite jusqu’à la Place Blanche. Fin de la balade devant le célèbre Moulin-Rouge, cabaret parisien fondé en 1889, dont le moulin évoque l’histoire de Montmartre.
Fin de la promenade. Inutile de vous dire que vous pouvez continuer votre découverte de Paris de quelque côté que vous souhaitez ! Vers Montmartre, ou dans le quartier des Batignolles et de Monceau (17ème arrondissement)
La Nouvelle-Athènes en quelques repères
– Eugène Delacroix vécut, de 1844 à 1857, au n°58 rue Notre-Dame-de-Lorette. Paul Gauguin est né au n°56 – Jean-Baptiste Pigalle, sculpteur (1714-1785), habita de 1756 à 1782 au n°17 de la rue qui porte aujourd’hui son nom. – Théodore Géricault (peintre et sculpteur) habita au 21 de la rue des Martyrs – Adolphe Thiers, 1er Président de la Troisième République Française, habita au 27, place Saint-Georges |