Il n’y a pas si longtemps que ça, il existait sur la Seine une multitude d’îles de tailles différentes. L’Île de la Cité et l’Île Saint-Louis, qui sont les seules à avoir survécu, sont d’ailleurs le fruit de la réunion de certaines de ces îles. Petit voyage sur la Seine, et en images, à la découverte des îles disparues de Paris.
Île Maquerelle
Située à l‘extérieur de Paris au début du XVIe siècle, l’île Maquerelle était un espace agricole où les paysans faisaient paître leurs vaches. Aucun rapport avec un quelconque « Maquereau ». C’est ici, raconte la légende, que se déroulaient de « mauvaises querelles »…
En 1676, Louis XIV y introduisit quarante cygnes offerts par l’Ambassade du Danemark. L’ile maquerelle est renommée l’île des Cygnes.
Affectée par la suite à la fabrication d’huile de tripes (destinée aux réverbères de Paris) il fut ordonné en 1773 de la rattacher à la terre ferme. Depuis 1812, l’ancienne île forme l’actuel quai Branly, où se trouve le musée du même nom.
Une île à ne pas confonde avec L’île aux Cygnes, digue créée en 1825 lors de la construction du pont de Grenelle.
Île merdeuse
Aux pieds de l’Assemblée Nationale, une partie du quai était séparée de la rive et se nommait l’ile merdeuse. Un nom donné en l’honneur de la petitesse (et de l’inutilité…) de cette île, si petite qu’elle ne fut d’ailleurs jamais dessinée sur aucun plan.
Île aux juifs et Île de la Gourdaine
Avant la fin du XVIe siècle, l’île de la cité ne dépassait pas l’emplacement de l’actuelle rue de Harley, prolongée à l’ouest par deux îles, l’île aux juifs, et l’île de la Gourdaine.
L’Île aux Juifs, qui tirerait son nom d’après des exécutions faites ici au Moyen-Âge, était située entre le jardin du palais de la Cité et le quai des Augustins. C’est aussi sur cette île que le dernier maître des Templiers, Jacques de Molay, a été brûlé vif le 18 mars 1314. Près d’elle était l’île de la Gourdaine.
Ces 2 îles furent concédées par Henri IV à Achille de Harlay, qui les réunit à l’île de la Cité lors de la construction du Pont Neuf, et, plus tard, de la Place Dauphine.
Île Louviers
Plus loin, en amont de l’île Saint-Louis, un bras de Seine séparait la rive droite de l’île Louviers, qui devait son nom à Nicolas de Louviers, Prévôt des marchands, propriétaire de l’île à partir de 1408. Couverte de pâturages, elle fut rachetée par la ville de Paris en 1700 puis louée aux marchands de bois.
En 1847, le bras qui séparait la rive droite de l’île fut comblé. C’est aujourd’hui la zone située entre le boulevard Morland et le quai Henri IV.
Île aux vaches et Île Notre-Dame
L’île Saint-Louis, quant à elle, est née de la réunion des anciennes île Notre-Dame et île aux vaches, séparées au moyen-âge par un petit canal qui occupait l’emplacement de l’actuelle rue Poulletier.
L’Île aux vaches était recouverte de prairies, tandis que sur l’île Notre-Dame avaient lieu jusqu’au 14e siècle les duels judiciaires. En 1614, Christophe Marie, architecte, et les financiers Regrattier et Poulletier obtinrent la concession des îles à condition de les réunir, de les border de quais, d’y construire des rues et des maisons et de les faire communiquer par un pont avec la ville. L’Île Saint-Louis est née.