Après un conflit débuté le 19 juillet 1870 entre la France de Napoléon III et la Prusse d’Otto Von Bismarck – soutenue militairement par la Confédération de l’Allemagne du Nord – l’armée française subit une lourde défaite. Le 4 septembre, la déchéance de l’Empereur est prononcée, et la Troisième République proclamée. Alors qu’un gouvernement provisoire se met en place, Paris est assiégé, enfermé à l’intérieur de « l’enceinte de Thiers », dernier mur de fortification de l’histoire de Paris.
Avec un certain sentiment d’humiliation, les parisiens apprennent en janvier 1871 que le Roi de Prusse a été proclamé Empereur d’Allemagne au château de Versailles, et que le Gouvernement provisoire a signé une armistice alors que la capitale, malgré un hiver particulièrement froid et une grave famine liée au siège de Paris, a continué à lutter contre les allemands. Coupés du ravitaillement extérieur, les Parisiens survécurent en effet en mangeant chiens, chats, rats, et même la plupart des animaux du zoo de Paris…
En février 1871, des élections sont organisées dans la précipitation pour décider de la poursuite ou non de la guerre. Les résultats font entrer une large majorité de Royalistes à l’Assemblée Nationale (favorables à l’armistice), alors que les élus parisiens ceux eux tous Républicains (favorables à la poursuite de la guerre). Un nouveau fossé se creuse entre Paris et la Province, bien que quelques mouvements éclatent à Lyon, Marseille, Limoges, Saint-Étienne, ou encore Narbonne, tous rapidement réprimés.
Le 18 mars 1871, des émeutes éclatent à Paris sur la Butte Montmartre. L’Assemblée Nationale fuit à Versailles. C’est le début de la Commune de Paris. Un mouvement révolutionnaire issu de la coalition entre la petite bourgeoisie parisienne et les artisans-ouvriers qui géra les affaires publiques sans aucun recours à l’État pendant 2 mois (18 mars – 28 mai 1871), représenté par une assemblée de 70 élus (15 élus des quartiers bourgeois refusèrent de siéger).
Une insurrection qui fut également le produit du nouveau paysage urbain inventé par le Baron Haussmann, qui voit s’opposer la classe populaire « Communarde » de l’Est à la bourgeoisie monarchiste « Versaillaise » de l’Ouest.
Après les Allemands, ce sont les troupes du gouvernement replié à Versailles qui assiégeront une nouvelle fois Paris, appuyées par Bismarck, qui libéra 60.000 prisonniers de guerre pour faire taire la révolte parisienne. Malgré quelques mesures novatrices promulguées en faveur des travailleurs, le Conseil de la Commune n’eut pas le temps de poursuivre son action sociale, trop occupé à défendre Paris contre les troupes Versaillaises.
Voir aussi : l’origine du nom du quartier de la Défense.
Les attaques des deux camps font rage, et les exécutions publiques des uns répondent aux prises d’otage des autres. En infériorité numérique et indisciplinées, les troupes communardes perdent du terrain, et, le 21 mai, les Versaillais pénètrent par la porte de Saint-Cloud. Ce sera le début de la semaine sanglante.
Plusieurs monuments illustres partent en fumée, dont certains disparaitront à jamais (le palais des Tuileries, le palais de Justice gothique, l’ancien Hôtel de Ville de Paris, le palais d’Orsay…). Les barricades formées aux quatre coins de la capitale sont transpercées une à une par les troupes versaillaises dans des combats de rue qui feront plus de 4 000 morts.
Le bilan total de la Semaine sanglante sera d’environ 25.000 victimes du côté des communards (pour 1 000 versaillais), à quoi s’ajouteront 40.000 arrestations, dont les leaders de la révolution, qui seront exécutés ou envoyés au bagne en Nouvelle-Calédonie.