La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre est l’un des monuments les plus emblématiques de Paris. Perchée au sommet de la butte, elle cache une histoire sombre, oubliée par les millions de touristes qui la visitent chaque année. Un autre secret réside dans sa pierre : sa blancheur.
La première pierre du Sacré-Coeur, dont la construction a été décidée en 1873 à la suite de la guerre franco-prussienne et de la Commune de Paris, fut posée le 16 juin 1875. Une pierre extraite en Seine-et-Marne dans la carrière de Château-Landon, à 25 km environ au sud de Fontainebleau, qui avait servi au début du 19e siècle à la construction de l’Arc de Triomphe de l’Etoile. Sa particularité ? Cette pierre s’auto-nettoie au contact de la pluie !
Pour la construction de la basilique ne fut pas choisi le calcaire de Paris, extrait depuis l’Antiquité dans un bassin carrier de l’Oise et qui servait traditionnellement aux grandes constructions parisiennes, depuis les Invalides jusqu’aux immeubles haussmanniens. L’architecte du Sacré-Coeur préféra faire appel à la carrière de Souppes-sur-Loing, en Seine-et-Marne, et ses pierres « Château-Landon ». Au contact de l’eau de pluie, le calcin, fine couche de protection qui enrobe naturellement la pierre, secrète une substance blanche qui durcit au soleil. Chaque pluie est donc l’occasion pour la basilique d’un grand nettoyage !
Une pierre particulièrement appréciée au 19e siècle pour les monuments et les bâtiments publics, qui n’ont – quasiment – pas besoin d’entretien. Quasiment, puisque vous remarquerez que la façade présente tout de même quelques zones où la pierre a noirci. Ce sont en effet les endroits où la pluie n’accède pas… À noter également que Paris est dominée par des vents d’Ouest. La partie de la basilique située à l’Est est donc la plus abimée, puisque les vents y repoussent la pluie.
Il y a quelque chose de magique dans cette pierre, dont l’entretien dépend du bon vouloir de la nature…
C’est cette même pierre de Château-Landon qui a été utilisée pour la construction de l’Arc de Triomphe et la statue de Sainte Geneviève sur le pont de la Tournelle.
- À découvrir lors d’une balade à Montmartre.