À l’angle des rues de Jouy et de Fourcy, dans le 4e arrondissement, est visible une enseigne représentant un rémouleur, vieux métier oublié. Aujourd’hui disparu du paysage de la ville, le rémouleur faisait partie de ces personnages qui, outre leurs fonctions pratiques, agrémentaient la vie de la cité et donnaient vie à ses rues. Une image pittoresque du Paris d’antan que l’on peut retrouver sur une façade d’un immeuble du Marais.
Très vieux métier, le rémouleur était un artisan, le plus souvent ambulant, qui aiguisait les objets tranchants. Il se déplaçait avec une petite charrette sur laquelle était fixée une meule qu’il actionnait à l’aide d’une pédale. S’il était possible d’avoir sa propre meule pour aiguiser à la campagne, c’était impossible à la ville. Déambulant dans les rues de Paris, il proposait donc ses services aux ménagères, bouchers, barbiers, commerçants… Bref, tout ceux qui utilisaient dans leur vie quotidienne des objets tranchants et devaient en prendre soin.
Habillé en costume Louis XV, le rémouleur représenté sur l’immeuble du Marais est en plein travail, alors que de l’eau coule sur le couteau pour éviter que la lame ne chauffe trop. Occupé à aiguiser son outil de la main droite, on peut remarquer qu’il tient à sa main gauche… un verre de vin. Le bas-relief décorait en effet à l’origine un marchand de vins et spiritueux appelé « Au gagne-petit », qui était l’autre nom donné à l’époque aux rémouleurs.
Il se dit également que, pour faire patienter le client pendant son service, le rémouleur avait l’habitude d’offrir une petite liqueur. Habile manière de fidéliser la clientèle !
- Voir aussi : la plus vieille enseigne de Paris
Retiré au 19e siècle lors de la destruction d’une partie de la rue de l’Hôtel-de-Ville, l’original, daté de 1767, est aujourd’hui exposé au musée Carnavalet. C’est une copie de cette enseigne que vous pouvez voir à l’angle de la rue de Jouy et de la rue de Fourcy.
À découvrir lors d’une balade dans le Marais.