Dans le 14e arrondissement, derrière l’Observatoire de Paris, se dressait depuis 1893 la statue de François Arago, astronome et physicien français, à qui l’on doit notamment la cartographie du méridien de Paris. Mais aujourd’hui, plus aucune statue n’est visible. Après sa disparition pendant la Seconde Guerre mondiale , c’est un hommage plus discret qui a été rendu au célèbre scientifique…
Né en 1796 à Estragel (Pyrénées-Orientales), François Arago, ingénieur polytechnicien, intégra très tôt l’Observatoire de Paris, construit à la fin du 17e siècle au point “zéro” du méridien de Paris, ligne imaginaire qui fut pendant longtemps le méridien de référence français et international. Âgé d’à peine 20 ans et tout juste diplômé, ses premiers travaux furent d’ailleurs d’étendre les mesures du méridien de Paris depuis Barcelone jusqu’aux Île Baléares.
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Par la suite astronome, physicien, professeur à Polytechnique, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, François Arago, fervent républicain, fut également député des Pyrénées-Orientales en 1832, puis ministre de la Marine et de la Guerre, période pendant laquelle il contribua à l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Un grand personnage du 19e siècle donc, étonnement tombé aujourd’hui dans l’oubli.
C’est donc logiquement à quelques pas de l’Observatoire de Paris, institution pour laquelle il oeuvra tant, que sa statue fut érigée en 1893. Mais en 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, celle-ci fut détruite par les allemands, probablement fondue pour être transformée en canon.
Le socle, lui, fut épargné. C’est celui que vous pouvez voir aujourd’hui encore sur la petite place de l’Île de Sein.
Dans les années 1990, un appel à projet fut lancé pour réaliser une nouvelle statue en l’honneur d’Arago. Finalement, c’est une oeuvre originale, celle de l’artiste néerlandais Jan Dibbets, qui fut choisie. L’idée ? Pas de statue monumentale, mais plutôt 135 médaillons de bronze portant l’inscription “Arago” placés sur la ligne imaginaire du méridien de Paris. Le premier médaillon fut placé sur le socle de l’ancienne statue, place de l’Île de Sein, et les autres coulés dans le bitume depuis la Cité Internationale Universitaire (sud) jusqu’à la porte de Montmartre (Nord).
Si certains (voire même beaucoup…) ont disparu, vous saurez maintenant ce que sont ces petits médaillons que vous pourrez croiser par hasard lors de vos flâneries parisiennes !