Au 35 de la rue de Picpus (12e arrondissement), caché derrière un simple mur, se trouve l’une des nécropoles les plus secrètes de Paris. Un cimetière qui accueille bien moins de visiteurs que le Père-Lachaise ou le cimetière Montmartre, qui possède pourtant une grande histoire, étroitement liée à la révolution française.
En 1794, alors que la Terreur atteint son point culminant, la guillotine, installée place de la Concorde puis place de la Bastille, déménage le 14 juin place du Trône-Renversé, aujourd’hui nommée Place de la Nation. Celle-ci fonctionnera à plein régime jusqu’au 27 juillet, décapitant en moyenne… 55 personnes par jour.
Pour inhumer les corps qui s’entassent, un domaine situé dans le proche village de Picpus est acheté, transformé en fosse commune pour les 1306 personnes guillotinées pendant ce mois macabre…
En 1796, la princesse allemande Amélie de Salm-Kyrbourg, dont le frère et l’amant furent guillotinés place du Trône-Renversé, rachète le terrain, puis une société composée de familles des décapités se fonde à partir de 1800, afin de perpétuer la mémoire des disparus. Le cimetière de Picpus est né.
Un cimetière connu avant tout pour abriter la tombe du marquis de la Fayette, dont la femme, Adrienne de Noailles, fut l’une des fondatrices de la société qui créa le cimetière. Une nécropole qui est aujourd’hui l’un des derniers cimetières privés de Paris, véritable lieu de mémoire révolutionnaire et jardin caché de Paris !