Au centre du vieux Paris, l’Eglise Saint-Paul-Saint-Louis est un édifice chargé d’histoire à ne pas manquer lors d’une promenade dans le Marais. Entièrement rénové en 2012, le bâtiment, classé monument historique depuis 1887, a aujourd’hui retrouvé tout son éclat d’antan.
Une histoire tumultueuse
Construite entre 1627 et 1641, cette église d’origine jésuite fut la première de Paris à abandonner le style Gothique pour celui Baroque. Lorsque les jésuites furent interdits et bannis en 1762, l’Eglise leur fut retirée, puis confiée à des religieux du quartier. Sous la révolution, comme ce fut le cas pour presque tous les grands édifices religieux de la capitale, elle servit d’entrepôt et ses richesses furent en partie détruites ou volées.
Une histoire tumultueuse que l’architecte Victor Baltard eut pour tâche de restaurer au cours du 19e siècle…
De nombreux éléments architecturaux datent d’ailleurs de cette restauration. La façade extérieure de l’Eglise par exemple, ainsi que la porte centrale, ont été refaits par Baltard. Pendant les travaux de 2012, d’anciennes pierres fissurées ou dégradées de la façade ont également été remplacées. Mais pour voir ce qui fait de l’Eglise Saint-Paul-Saint-Louis un monument architectural exceptionnel, il faut rentrer à l’intérieur du bâtiment.
Un patrimoine exceptionnel
Le Dôme de l’Eglise, faisant aussi office de large puits de lumière, fut l’un des premiers de l’époque et le plus grand jamais construit à Paris. Il influença d’ailleurs de prestigieuses constructions comme les Invalides ou le Val-de-Grâce.
Parmi la richesse de son patrimoine, remarquez également la quantité d’ornements (même si une grande partie a été détruite pendant la révolution), les multiples sculptures et tableaux (dont un réalisé par Eugène Delacroix), ou encore le somptueux autel, l’orgue et la chaire.
Enfin, sachez que Saint-Paul-Saint-Louis fut longtemps l’un des plus importants bâtiments religieux de Paris, et le lieu de réunion des illustres habitants du Marais. Le Cardinal de Richelieu en personne y célébrera la messe d’inauguration, et, quelques siècles plus tard, la fille de Victor Hugo, Léopoldine, y célèbra son mariage, en 1843. C’est d’ailleurs à cette occasion que le poète et homme politique offrit à l’église les bénitiers en forme de coquillages que vous pouvoir voir à l’entrée.
Enfin, remarquez sur l’un des piliers à droite de l’église, une surprenante inscription révolutionnaire, témoignage de la Commune de Paris.