Les vestiges de l’époque gallo-romaines sont rares à Paris. D’une part parce que la civilisation romaine s’est beaucoup moins développée dans le nord du pays que dans le sud, d’autre part parce que les invasions subies pendant des siècles après la chute de l’empire Romain ont fait disparaitre la quasi totalité des bâtiments et infrastructures qui composaient l’ancienne ville de Lutèce. Malgré cela, quelques superbes vestiges sont à découvrir au coeur de la ville, témoins de la très vieille histoire de la capitale.
Les Arènes de Lutèce
À quelques mètres de la place Monge, les Arènes de Lutèce constituent le plus vieux monument de Paris, si l’on exclut l’Obélisque du Louxor, offert au 19e siècle par le vice-roi d’Égypte.
Ces arènes, dont la construction date aux environs de l’an 200, servaient à la fois de cirque et de théâtre. Elles furent en grande partie détruites lors des invasions barbares en 285, quand le peuple parisien construisit pour se défendre un mur autour de l’île de la Cité avec les pierres de l’amphithéâtre. Le monument fut ensuite laissé à l’abandon. Siècles après siècles, plusieurs mètres de terre le recouvrirent, et les parisiens oublièrent son existence. Ce n’est qu’en 1869, lors du percement de la rue Monge pendant les travaux Haussmanniens, que les arènes furent redécouvertes !
Sa restauration et sa reconstitution datent de 1917-1918.
Les Thermes de Cluny
Construites quelques années seulement après les Arènes de Lutèce, les Thermes de Cluny datent du début du IIIe siècle, vers 215. Également détruites lors des invasions barbares en 285, puis par celles des Normands au IXe siècle, cet établissement de thermes publics, lieu de vie typique des villes romaines, semble avoir été l’oeuvre des Nautes, riche corporation qui avait le privilège des échanges commerciaux sur la Seine.
On doit sa réhabilitation à Louis XVIII, qui ordonna en 1819 de dégager la terre qui recouvrait les ruines et de démolir les habitations qui les bordaient. En 1843, la ville de Paris céda les Thermes à l’État lorsque celui-ci créa le musée du Moyen-Âge (vous pouvez d’ailleurs y voir – entre autres – le pilier des Nautes, plus ancien ensemble sculpté découvert en France).
Beaucoup de question subsistent sur l’histoire de ce monument, qui fait encore aujourd’hui l’objet de travaux, fouilles, et recherches.
La rue Saint-Jacques
Le cardo maximus était un axe nord-sud qui traversait toutes les villes romaines. La rue Saint-Jacques actuelle suit le tracé de l’ancien cardo maximus de Lutèce. Si ce n’est pas un vestige à proprement parlé, cet axe, qui suit de manière exacte l’ancienne route Romaine, n’a pas bougé depuis plus de 20 siècles !
Le cardo maximus de Paris continuait sur la rive droite rue Saint-Martin, dont l’axe a lui était coupé et quelque peu modifié.